Le duvaliérisme peut-il renaître de ses cendres

Réseau HEM Freelance publie ici, le texte de l’original de cet article vient du dies « Defi Kp ». Il est publié dans le contexte de la démocratisation du journalisme (soit de 1% à 99% de pratique), et de la promotion du contenu des dies, dans la Constellation GDMA opérée par Système-dedieu, dans le respect du copyright. Il se trouve à l’adresse suivante : http://www.defikp.com/archives/1427


Le duvaliérisme peut-il renaître de ses cendres ? Non et oui. par Mike Joseph

Pour pouvoir comprendre et appréhender l’avenir, faut-il bien avoir la capacité, la sobriété et l’élégance du passé, bien se préparer dans le présent et savoir réunir des éléments qui permettront de porter haut et fort l’espérance d’une victoire méritée.

Il ne suffit pas de vouloir sauter la clôture, reprendre l’histoire à son déclin et continuer de porter la couronne d’un destin révolu. Si Duvalier a échoué, nous voulons parler bien entendu du père puisque le fils n’avait nullement les qualités d’un leader, c`est parce qu`il avait atteint un moment de fatigue et d’épuisement, à force de chercher ces éléments qui lui auraient garanti la longévité de sa révolution, car c`en était une.

Il savait très bien que c`était par deux siècles que les Haïtiens allaient pouvoir trouver un leader dont la capacité transcendantale se rapprocherait de celle des illustres combattants de la dignité et de la liberté fondamentales de l’homme noir.

Sa tentative de pérenniser son nom était dû par cette absence de moyens à trouver en ses pairs l’image ou la perception d’une volonté politique accompagnée de savoir faire. En disant qu`il avait fait la révolution politique et que son fils ferait la révolution économique, c`était bien compter, mais mal calculer parce qu`il avait oublié l’histoire de Samson et de Dalila. Il n’aurait jamais imaginé que son fils avait déjà en lui le germe de la trahison involontaire. c`était son dernier rempart.

Force de constater que la société, notre société, est constituée d’un trop fort pourcentage de valets qui ne servent pas pour servir, mais pour obstruer la voie au passage des vaillants.

Pendant et après les Duvalier, il y avait sûrement des hommes et des femmes capables de rehausser les acquis de sa révolution, malheureusement, nous nous en souvenons, les nombreux volontaires de la sécurité nationale n’avaient pas suffisamment d’éducation pour comprendre et défendre les tenants et aboutissants de leur mission sacrée. Aujourd`hui encore, malgré le constat obligé du génie de François Duvalier, n`en déplaise à ces nombreuses victimes de la dictature sanguinaire, que ce génie soit du mal ou du bien, personne n’ose puiser même avec délicatesse dans les aspects rectificatifs de sa politique. D`aucuns n’ont le courage de reprendre le témoin, au moins pour dire la vérité.

À partir de ce vide, ce manque absolu de triture d’un passé aussi récent, comment espérer qu`un héritier de nom, sans aucune formation réelle, viendrait nous apporter un véritable changement. De chaos en chaos, voilà ce que nous propose le duvaliérisme renouvelé à la manière d’un jacobinisme sans jacobins. Ce blocage organisé de l’homme haïtien par les intérêts occultes et déclarés, permet à tout un chacun de prétendre qu`il est détenteur de moyens, et qu`il essaie tout simplement de substituer, mais qu`il n’a pas dans la réalité.

S`il faut toujours donner la chance au coureur, il faut aussi se souvenir de ceux qui ne transportent pas avec eux les chaussures requises pour les grandes aventures.

Le duvaliérisme n’a pas le crédit qu`il faut pour se positionner à nouveau dans l’histoire d’Haïti. Que ses récipiendaires s`exercent dans la vie courante, à reconquérir la naïveté du peuple haïtien, à faire la conquête de volontaires pour la sécurité nationale, à prouver qu`ils sont là pour continuer l’oeuvre du père dans le suivi économique, et non celle du fils dans la dynastie stérile. La nation a besoin de sacrifices et de prestige. Celui ou celle qui voudra partager le difficile destin du peuple haïtien doit naître de nouveau, par ses cendres ou par des principes, et s`armer de patience dans une logique de cohabitation avec toutes les forces de la nation. Il faut dans sa perspective de grandeur, jeter les bases solides de la conférence nationale jusqu’à présent mal expliquée aux intéressés. Son but, sa composition, ses bases, ses ressources, sa vocation, ses partenaires, son orientation, sa consistance, sa légitimité, ses moyens, ses droits et ses devoirs. Dans ce DÉFI, nous sommes prêts à accompagner quiconque serait capable de transcender, du moment qu`il est conscient que l’oeuvre à construire n’est pas l’affaire d’un jour, mais qu`il met la main à la patte afin qu`elle soit mise sur le plateau, avec le concours de tous, ensemble, au fourneau de la réconciliation et non de la division.

À tout seigneur tout honneur. Nous avons les bras ouverts, prêts à accompagner à travers la renaissance tous ceux et celles qui comme nous sont désireux de reconnaître que la légitimité politique, économique et sociale ne revient qu`au peuple haïtien et non à un petit groupe.

Soyons encore capables de dire avec toute la force du combattant :

Vive la révolution ! vive la patrie ! vive Haïti !

Mike Joseph, Je Plaide. 28 mars 2018


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