En guise de réponse à mon ami Yves Souffrant

Yves Mg Souffrant Mike,cette femme du nom d  » AYITI que tu décris avec justesse d après moi elle est veuve.Apres avoir connu nombre d’époux qui n’ ont fait qu`accoucher bêtises après bêtises, faute d’ un système qui la garde jalousement en vie et qui ne tolère aucun approche de convoitise.Hier soir ou du moins tôt ce matin vers 5 heures elle t`a approché dans ton rêve, mais à ce que je crois tu as déjà goûté à la douceur de sa vie qui t`a laissé un goût amer d`ou ta position actuelle. Mike, j`ai l`impression que la faute ne revient pas à ses différents amours dont sous peu tu seras peut-être le prochain mais de préférence à un système, à une famille dont leur situation économique, sociologique et voir même éducative est pourrie jusqu`a la moelle. Voila le défi auquel il faudrait faire face. Comment déstabiliser ce système  » immunitaire « qui n accepte pas de corps étrangers comme toi, comme moi et comme tant d’ autres.

Mike Joseph Salut Yves ! mon bon ami, je savais que j`allais finir par tomber sur quelqu’un de ton acabit, qui serait non seulement en mesure de percevoir l`essence de mon aventure, mais aussi qui finirait par me donner l`occasion d`apporter un peu plus de lumière sur sa portée. J`estime que tu as réussi à délier presque tous les aspects, sauf que sur certains détails je dois te conduire sur des pistes un peu plus intimes de cette femme dans ses relations conjugales. Premièrement, elle n`a jamais eu de rapport amoureux avec qui que ce soit, et ne pense pas que je suis jaloux ; Ses connivences avec tous étaient toujours d`un ordre tout à fait expérimental, parce qu`ils n`étaient jamais à la hauteur et se sont tous révélés tous des apprentis sorciers, qui en fin de compte ne sont jamais parvenus à la séduire. Au point qu`elle n`a jamais eu à renoncer à sa pudeur. Elle est trop fière et soucieuse de son histoire familliale, de ses parents et de son origine africaine pour se laisser couvrir par des bons à rien. Elle n`a fait que jouer son rôle selon les circonstances de sa naissance. Deuxièmement, ce goût amer dont tu parles ne saurait venir d`elle, parce qu`il n`y avait point de relation charnelle entre elle et moi, aucune, ni parce qu`elle serait méchante au point d`agir sur mon innocence. Au contraire, n`était-ce sa bonté, ce fiel, monté par ses valets, aurait pu me conduire tout droit dans la tombe. Ma première mission auprès d`elle a pris fin puisqu’il fallait par moi qu`elle rencontre celui qui allait lui procurer ce qu`elle attendait depuis toujours. Après avoir vécu un peu de ses aventures où presque tous ont piteusement échoué, justement parce qu`ils se croyaient assez rusés et malins pour la dompter; connaissant mes limites et mes aspirations je ne me laisserais jamais prendre à ce piège de prétendants qui, comme tu le dis si bien, n`ont jamais pu atteindre son cœur. Je serais fou de m`y aventurer quand d`entrée de jeu elle m`a confié la mission de valet, comme elle l`a fait avec tous ceux qui sont assez aveugles pour ne pas voir qu`elle est le genre de femme qui choisit son homme. Je continuerai de jouer mon rôle, autant que faire se peut, en tant que valet, par reconnaissance et amour mais non par convoitise.
Je te félicite Yves, pour ta perspicacité. Que les nouveaux dieux dans leur bonté nous protègent et embrassent les nuits de notre chère Haïti.

Je Plaide

19 février 2018

Mike Joseph

Voici le texte initial qui a provoqué cet échange où je me suis gardé de trop dire, car trop souvent nous interprétons sans savoir.

Les hommes passent, mais Haïti demeure

Il était cinq heures du matin, Haiti m`a doucement réveillé en me chuchotant à l`oreille  » Avant que commencent le bruit et les tribulations quotidiennes, viens, lève-toi, je t`emmène faire un tour dans ma vie ; arrivera un temps où tu diras aux hommes que l`heure de ma délivrance a sonné, qu`ils se préparent à recevoir l`époux qui viendra me délivrer de mon éternel fardeau, qu`ils ne désespèrent point  ».

 » Regarde, les gens ont peur de m`enlever le manteau de la honte. Il m`a été annoncé que toi, tu seras le messager de ma libération, que par toi je trouverai mon époux  ».

 » Mon Île aux quatre vents, prise dans le tourbillon des valses ténébreuses, entre le voisin ennemi et les ombres prédateurs, est devenue le refuge des expatriés de tous les horizons.

Ceux qui m`ont enchaînée, m`ont tellement abusée, voulant faire de moi une prostituée, j`ai crié plus fort que l`orage, qu`un éclair au grand jour a crée tant de vagues que notre mer menaçante a emporté leurs barques.

Orpheline de naissance, en lutte contre le temps, je suis toujours la proie des fauves et des chacals. Je ne veux plus être seule, à la merci de ces dieux bâtards.

Ils seront tous broyés le jour de ma vengeance, et justement livrés aux gardiens de leur propre fournaise, ainsi qu`à la vindicte comme jugement méritoire  ».

Souvent accoudée et pensive, je crie mon désespoir à ne pouvoir trouver jusqu`à ce jour, jusqu`à cette date, parmi tant d`hommes, un amant, un époux qui prendrait cette cuirasse pendue à mes genoux, et me redonnerait l`esprit qui jadis m`occupait.

Parmi tant de femmes, je cherche des bras qui garantiraient mon genre et ma sexualité, mon anneau naturel, d`où vient tout mon courage, mon dernier cri de douleur et ma grande espérance. »

Dans un réveil brutal, regardant dans toutes les directions, elle finit par fixer ses yeux hagards vers un point qui donne l`impression que quelqu`un arrive à grand pas. Ce n`était pas une vaine intuition. Effectivement, une silhouette à l`allure d`un Quasimodo, anxieux et prêt à faire sonner toutes les cathédrales du monde, écartant fenouils et parasites, se porte à son secours.  » Laissez passer, laissez passer  » ! lui jetant un regard significatif et perdu, elle vient de lui faire comprendre qu`il ne pourrait être l`heureux élu.

Un autre, armé de reconnaissance, en souvenir de ce qu`elle a été pour tous et toutes, pour toutes ces âmes qu`elle a nourries depuis plus de deux siècles, une sorte de gigolo s`est soulevé de la foule indécise, et se propose comme l`ultime soupirant ayant toutes les qualités de son aspiration. Celui-là aussi a compris.

 » Attendez, attendez  » ! A deux doigts près du but, se trouvant dans la scène, s`étant déjà approché d`elle sournoisement, un larron bien connu avait déjà porté les bras autour de sa ceinture, quand dans un soupir de résignation elle allait se laisser embrasser ; mais le temps d`un vertige elle s`est soudain reprise, et aperçoit de loin l`élégance d`un jeune homme au sourire innocent mais d`un regard d`acier, de muscles presque sortis de la peau, durs et dangereux; au front puissant et hardi, qui avançait vers elle en traversant la foule, cette foule désemparée, et lui dit :  »Je suis celui que tu cherches ; Promets-moi une seule chose…que tu ne seras plus jamais la femme d`un tyran  ».

Dans un élan de virginité amoureuse, accompagné d`un sourire complice et moqueur, elle s`est pété les bretelles emportant avec eux ces souvenirs brûlants que l`histoire retiendra, pour que plus jamais ces dieux venus d`ailleurs ne reviennent nous hanter dans l`ile aux quatre vents.

Ils se sont envolés dans un tourbillon de nuage, vers des lieux inconnus, toujours sur ces montagnes où les nuits de volupté se comptent par éternité pour les vierges amoureuses devenues des anges de Dieu.

Ainsi prend fin un rêve de plus de deux cents ans, pour une femme, pour un homme, pour tous les hommes, ceux qui ont rendu l`âme, ceux qui sont encore en lutte, pour garder dans l`humanité le plus précieux des trésors de ce monde: la liberté.

Que tout le monde danse. C`est la fin d`un cauchemar.

A mon tour, je te réveille. Viens, suis-moi. L`heure est enfin arrivée. Allons danser la meringue du jour :  » Haïti pour toujours  ».

Je Plaide

16 février 2018

Mike Joseph