Nouvel assassinat à l’Arcahaie

Faut-il que nous devenions paranoïaques ? Par Jean Willer Marius

C’est devenu une routine à l’Arcahaie. Le samedi 27 janvier 2018 à cinq-cents (500) mètres du commissariat de Saint-Médard le plus proche, des bandits armés ont fait irruption dans une station d’essence sur la route nationale numéro un, ils ont voulu ramasser la recette de la semaine et devant la réticence du directeur, ils l’ont criblé de balles non sans avoir emporté le pactole. Puis, mine de rien, ils se sont rendus cinq-cents mètres plus loin dans un marché ouvert sis à carrefour poy (Localité de l’Arcahaie) pour rançonner acheteurs et vendeurs. Armes aux poings, et tirant en l’air, ils intiment l’ordre à tout le monde de s’allonger dans la poussière et sur les détritus. Ils opèrent, puis ils s’en vont sans n’être nullement inquiétés. Tout cela s’est déroulé, tenez-vous bien, entre 3h et 4h de l’après-midi.

Franck

Les curieux se sont assemblés après le départ des bandits pour constater le directeur, baignant dans son sang, les bribes de conversation qui nous sont parvenues font état d’une Arcahaie livrée aux bandits où la population est aux abois ne sachant plus sur qui compter. Les riverains ont fait le nécessaire pour conduire le directeur à l’hôpital parce que la cité du drapeau, après plus de deux-cents ans d’indépendance, ne dispose pas d’un service ambulancier. Plus tard, on a appris qu’il n’a pas survécu à ses blessures.

  • Pourquoi la ville de l’Arcahaie devient-elle ainsi un haut lieu de meurtres à répétition ?
  • Qui serait derrière tout cela ?
  • Pourquoi la population ne peut-elle plus compter sur la protection de la police ?
  • Faut-il que nous devenions paranoïaques ?
  •             Est-ce parce que l’actuel gouvernement serait en froid avec la population depuis la dernière manifestation où les Archelois avaient investi les rues afin de réclamer la libération de leurs fils qui croupissent dans l’enfer du Pénitencier National, injustement incarcérés ?
  • Quel plan l’État et la sécurité publique ont-ils pour sécuriser la vie des hommes et des femmes d’affaires dans le pays ?
  • Les autorités locales sont-elles à ce point frappées d’incompétence sinon de négligence ?

Les interrogations sont nombreuses et voici en quoi se résume le drame de l’Archelois. « Dans le temps, on savait nous berner », nous rapportent des citoyens de la cité, avec un faux : « l’enquête se poursuit ». Désormais, ils ne se donnent plus cette peine tellement que c’est devenu monnaie courante, que les crimes se perpétuent à l’Arcahaie. Ce qui est révoltant c’est que les bandits ont la ferme assurance qu’ils ne seront pas poursuivis. Ils vont continuer à déambuler au vu et au su de tout le monde, attendant de finir de gaspiller ces fonds pour reprendre leur sale besogne qui est de générer plus de veuves et plus d’orphelins dans la cité du drapeau.

Dès lors, qui va se lever pour défendre la loi et dire non à l’indécence ?

Le doute signifierait-il alors ici, dans ce pays, dans cette cité, une forme de complicité où le « bandit légal » n’aurait qu’à réserver sa colonne chez l’hebdomadaire national ou chez le quotidien local afin de publier sa besogne, en fonction d’un agenda connu de tous.


collaboration spéciale avec Journal PAMH de Montréal

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