le fauteuil du palais national rafistolé… pour le prochain dictateur haïtien
La mise en place de ce qui va plonger Haïti dans un sommeil profond, pour le cycle connu de « triple quinquennat dictatorial » , vient de nous saluer en habit militaire.
Les mêmes causes produisent les mêmes effets, et oncle Sam le sait.
Et si rien n`est fait pour freiner la hantise, la catastrophe précédant la guerre civile est à nos portes.
Et qui pis est, celui qui a tout conçu et se prépare à nous faire danser la valse dans son carnaval de reconnaissance et d`acceptation du fait, il est déjà parmi nous, connu de tous, siégeant dans l`ombre d`un pouvoir de façade.
Il n`y a pas plus grande vérité politique que ce soufflet impertinent de la part des désabusés : « Un peuple a le gouvernement qu`il mérite.«
Mais, entre le rêve et la folie, même quand souvent la folie triomphe du rêve, notre seule consolation semble t-il c`est que l`histoire pour une fois ne sera pas un perpétuel recommencement.
L`erreur dans cette tentative opportuniste, tout à fait appropriée, nous le concédons, c`est que l`intelligence d`aujourd`hui ne saurait valoir celle d`hier qui avait bien calculé son coup en l`absence de contre-coup.
La dictature d`hier nous a tous trompés en se coiffant d`un chapeau, alors qu`elle était maquillée sous la peau, de support et d`assistance prémédités, comme celle d`aujourd’hui. Mais, pour cette fois, le pari est biaisé puisqu`il y a l`existence d`un élément insaisissable qui remettra en cause toute tentative de réduire le peuple haïtien à sa plus simple expression, à savoir,la diaspora haïtienne.
Quoique inorganisée, et Dieu seul sait si ce ne sera pas là l`objet de son organisation, la voix subite de tous les haïtiens de l`extérieure se fera entendre, si le fou est vraiment fou à vouloir jouer au plus malin sans pouvoir tenir compte de l`enjeu d`une gestion stratégique moderne de la dictature féodale.
En fait, ce que nous appelons dictature, à mon point de vue, est une situation d`extrême application de la force utilisée par un homme en dehors des institutions. Dans les pays développés, les mêmes dispositions portent le nom de pays civilisés du fait que le système dictatorial se fait accompagné par toutes les institutions dans sa mainmise sur le pouvoir absolu au détriment des plus faibles. La population obtient un minimum qui lui enlève toute velléité de rechignement, et ne sait même plus si elle est complice ou adversaire d`un statu quo.
Si l`homme peut réunir toute cette intelligence et fait appel aux ressources diverses, jusqu`a présent inutilisées que recèle la société haïtienne, la même application peut s`inscrire et le peuple ne crierait point Oh dictature ! mais plutôt Vive Salnave !
Puisque nous ne sommes pas sûrs de ce qui va arriver entre-temps, pas beaucoup de discours, préparons-nous quand même à crier à-bas au cas où la folie continuerait de l`emporter sur le rêve.
Je Plaide
28 novembre 2017
Mike Joseph