Les haïtiens de la diaspora, des idiots, des imbéciles et des arrivistes…

Voilà comment nous sommes vus et traités par Haiti et les haïtiens d`Haiti.

( Quand je parle d`Haiti j`inclus l`État et les haïtiens; quand je dis les haïtiens d`Haiti l`Etat y est exclu. )

 

De l`homme en guenille au premier citoyen, c`est à dire la présidence; du représentant ou gardien des sceaux au défenseur de la loi; tous ces gens, nos frères et sœurs, que nous portons dans notre cœur, sans condition, pour lesquels nous nous gardons de laisser subir les affres de la disette, ils nous renvoient l`ascenseur avec une grosse merde, comme si nous sommes plus embarrassants qu`utiles.

Effectivement nous avons crée au fil du temps ce monstre que nous sommes aujourd’hui, avec des dollars gagnés au compte goutte. Et voilà le résultat. Car nous sommes incapables de sortir de ce piège de l`oisiveté payante engendrée par la sensiblerie. Sensiblerie parce que si on était plus pratique face à cette fortune en gaspillage puisque les gouvernements haitiens s`en servent pour parader, le pouvoir ne serait pas dans les rues mais serait organisé par des hommes et des femmes dignes de porter ce nom.

 

Les effets de contre-coup commencent à se faire sentir. Justement parce que la nature a horreur du vide. Si certains continuent à se leurrer d`un changement dans le sens du bien pour Haiti sans aucun indice réel, la plupart abandonnent le navire. Quand toute une génération s`en va sans laisser de trace , sauf quelques édifices abandonnés faute de support légal de la part des institutions, quelque chose ne va pas.

Avec toutes les ressources que nous avons dans la diaspora, surtout cet amour profond pour la patrie commune, s`il y avait un minimum de réciprocité et de reconnaissance palpable de la part des autorités haïtiennes, les membres de la diaspora auraient pu faire d`Haiti ce que les juifs ont fait d`Israël. Mais hélas ! puisqu`il n`y a pas de condition préétablie pour l`assistance économique offerte par la diaspora haïtienne, le plus vil des citoyens au service de l`Etat en profite pour tirer le maximum de profit, pendant que nous, nous attendions que les problèmes politiques soient réglés, quand alors notre passivité fait partie des conséquences de cet État prédateur et caricatural, de cette politique irresponsable au plus haut niveau.

Tout le fonctionnement du système haïtien se rapporte à ces millions de dollars expédiés vers Haiti par la diaspora haïtienne. Nul n`a aucune autorité en Haiti. Sauf les plus doués à se faire complices du statu quo. C`est un pouvoir pèpè qui s`offre aux plus doués des apatrides.

Nous avons pour devoir, du plus petit au plus grand, d`apporter notre contribution sans condition, sans équivoque, à tout ce qui se fait pour aboutir à un changement quelconque car il il n`y a pas pire que ce que nous vivons comme peuple. En ce qui concerne les manifestations de rue, même quand vous ne les appréciez point, vous devez les comprendre car elles s`inscrivent dans une logique de radicalité face à l`intolérable que vous et moi nous connaissons à peine. Tandis que ceux et celles qui y participent n`arrivent pas à trouver l`éloquence que nous leur reprochons pour exprimer leur dépression morale, civique, intellectuelle, sociale, économique, politique, juridique, familiale, fraternelle, nationale et j`en passe.

Le peu d`assistance que reçoit Haiti de la communauté internationale est strictement gérée et représente le seul budget sur lequel les autorités haïtiennes  donnent des rapports plus ou moins sérieux.

Le jour où les haïtiens de la diaspora s`organisent et présentent un minimum de coordination dans l`expédition de ces millions de dollars vers Haiti, de là commencera le changement souhaité. Et les haïtiens cesseront, ainsi que les étrangers, de nous prendre pour des idiots, des imbéciles et des arrivistes, car vraiment si nous n`en étions pas Haiti serait autre chose que ce qu`elle est.

Nous sommes tous des moutons de Panurge, hors mis ceux et celles qui se battent encore dans les rues et dans les assemblées.

Un peuple ne peut pas vivre seulement d`espoir. Il faut dorénavant exiger un minimum de collectif rationnel chez celui ou celle qui parle au nom de la collectivité. encore plus pour les prétendants officiels.

Je Plaide

29 octobre 2017

Mike Joseph

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