ALCIBIADE
LITTÉRATURE INTERDITE par Daniel Milord Albertini
Une Littérature Orale mise en Alphabet Dominical Incorrigible
Alcibiade est-il homme de pensées saturnales du vaudou haïtien, pénétrant l’univers de la littérature orale de Port-au-Prince en alphabet dominical incorrigible ? Alors, homme-métaphore la peur dans l’âme pour une ville de réjouissance, s’il feint de faire en automatisme, eut-il fait en fait briller les ténèbres dans les arts de la littérature haïtienne que son « legba louvè baryè » (l’épée de legba) s’introduisit à l’Académie française sans le saluer. Portée littéraire des ténèbres qui s’appert bien plus costaud dans le lakou qu’une écritoire de Griot. A-t-il une œuvre, est-il une pédagogie ?
Celui de clan bourgeois mal confondu en aristocrate, de l’ère Mona Guérin, Poujol-Oriol, a sûrement retenu Alcibiade. Nom de société hellénique, 2e ½ du Ve sc. av. J-C. Ici le personnage est a contrario de l’homme d’État décrit ; grand orateur, général athénien, neveu adopté de Périclès. Orateur certes, idem homme populaire haut en couleur, oui il fascina Port-au-Prince. Grand baron foncier issu de haute société, non. Nicolas Pierre Rollin est le menu épicentre, parlant de l’émission Détente Théâtrale (Radio Caraïbe), hormis ce proche qui l’appelle « biade » malgré tout. Pourquoi alors faire intervenir l’histoire générale enseignée en Haïti, en rejet au prétendu classicisme port-au-princier, pour parler legba ? Alcibiade aura ébranlé en clan quand il choisit la peur pour la ville de jouissance et de réjouissance. Le choix de personnage pour une autodérision maladive dont le caporalisme jumeau du démoniaque instrument de la frayeur comme trame du mensonge dans sa peinture sociale. L’Original, « on l’a toujours vu comme disciple de Socrate, quand Isocrate le dément dans son Éloge de Busiris ». Exutoire comme évolution pour l’imaginaire, automatiste dans la création, si inspiré l’Imitation est-il homme, Alcibiade est de qui de quoi ? [S’il n’est injectif au panthéon du vaudou est-il ce génie de Port-au-Prince qui, du Vatican serait saint, syncrétisme inhérent, conduirait un loa pour sa dévotion à la peur ?
Que ce serait errer d’inhiber, de sous-estimer, jamais esprit n’a tant obsédé la psyché de la cité. Ni canevas freudien ni esthétique Hitchcock, immatériel à la radio je le renifle, saisis la voix. Né de famille franc-catholique, sur le parcours du retour allant de franc-maçonnerie au réformé, je n’ai jamais vu en réalité une simulation vaudou. Mon image vient de la Troupe Alcibiade, je l’ai figurée quand il secoue la clochette. Grande est ma surprise, simple le trousseau de clés, je crois à une manie, attends la mise en scène, non tout y est. Accessoire. Je le vois pour la première fois à Youtube. Alcibiade est-il alors celui qui prime, la pensée de NPR seconde ? Personnage-créature qui tance son géniteur quel est donc ce besoin puisque NPR n’a pas assuré en suivi naturel de l’emprunt, ctd interprétant Alcibiade le bel esprit.
Quand l’oncle Paul syntonisait la MBC sur son poste de radio, une Siemens rouge aux grosses piles, pour écouter la Troupe Alcibiade le dimanche, il lui était reconnu une vocation. Adepte-viral des émissions Le Jeu des mille francs dont l’animateur Lucien Jeunesse de France Inter, Musique & Potins. Le récepteur doté de bandes SW, MW, offrait des cultures. Voix de l’Amérique, Radio Moscou, Radio Vatican, Radio Marti. La curiosité le porta aussi vers la Deutsche Welle la favorite de papajo qui lui, apprit l’allemand par la méthode sans peine associée à la fréquentation d’équipage de cargos marchands, relations dues à son poste chez Nadal, chez Lloyd. L’oncle Paul grand pédagogue bénéficiaire de bourse d’études en la matière, devenu aveugle au retour de Mexico, sous prétexte de pilles défaillantes amplifiait le son. Effets croisés de la radio Juliette de Loradin l’ami de timann (Estimable) le shoes shine boy (chany’e) du cartier, la radio Deluxe de la maison de sergent Fénol, l’autre angle d’accès au cartier, de passants aux radios Sonic, en plus du voisin-cour-arrière, Léto qui possédait une GE de plus forte tension. L’offre était tel un concert populaire en plein air où ceux qui prétendirent lire-savant, la messe-dite critiquaient l’homélie-Alcibiade. Spectacle qui nous valait une protection multidisciplinaire dans un monde de superstition habillée aux couleurs de mythologies grecque, romaine, égyptienne, etc. La nôtre, authentique. Astrée la bonne chez Désir Nérette, de réputation sòsyè, s’approchait en besogne côté cerisier voisin, toujours à l’heure pour écouter Alcibiade. L’oncle Paul, provocateur né, lui offrit ce pic de décibels, contexte enrichi du vertical à l’horizontal. Je fréquente ainsi la troupe Alcibiade après Néré. L’acteur avait réussi à instituer la peur chez moi au point de me mettre en situation le diable conté associé à Astrée la bonne de pèdési. Agent spéculateur, de sa sieste qui ignora Dieu, Satan, bruit et nous, ce Noir de foi douteuse qui syntonise Radio Haïti aux nouvelles internationales le matin, la Voie de la Révolution Duvaliériste à huit heures pour le salut au drapeau. Missa grande matinale dominicale, compas-cubain années Batista. Alcibiade est dans sa cour !
De pensées saturnales. On parle du ciel indicible et touche un sentiment de divinités exclus. Le démon. La référence terrestre est la colonie en rapport à la métropole. Du vaudou haïtien. Un fonctionnalisme avéré ou pas, donc rejeté. Port-au-Prince possède le sien. Il est guerrier, de charme, assassin, escroc, au besoin, d’épilogue ! J’ai amorcé en 2016, ce débat sur la culture de l’épilogue dans la littérature haïtienne, due à un généralisme depuis l’après indépendance, ce, considérant les méandres du pouvoir facho de Duvalier qui nous laissa en héritage une suspicion mortifère. Et, par extension, Le Manifeste qui souligne que dans ce pays on est le nom de sa besogne. Timan était chany-e lan. J’ai touché du bois avec ce généralisme ancestral qui m’inspira Prosper Avril dans un rêve suivant cette évocation, avec géométrie précise, de casernes, de mémoire sémantique dont la proximité suggérait une cousine décédée. La MORT. Immortel, je ressuscite donc outremer cette Époque’alcibiade. Qui pénétra l’univers. Une mission d’invasion mais défensive. Il n’a été offensif. De l’alphabet dominical. Milcé a parlé de l’alphabet des nuits. Ici c’est celui catholique.
La victime d’Alcibiade qui est-ce, de quel jugement. Forme de frivolité apparence, cet homme a pourtant brûlé du bois sous Duvalier. Prononça la phrase qui a mitraillé le pouvoir en place de babydoc. « tou-t péyy ap dévlopé Ayiti ap envlopé ». Portée de ce pouvoir de l’oralité dans l’imaginaire. Le politico haïtien tenant compte, lui imposa le silence. Plus, avec l’abbaye du régime. Un grade pourtant jamais atteint par l’acrobate linguiste du radio-théâtre intello dont celui de Mona Guérin. L’Alcibiade/450-404 qui fascina le contemporain, qui réunit patrimoine important de grand propriétaire foncier, naissance aristocratique, beauté enviée, intelligence reconnue, une des personnalités politiques les plus importantes du monde-grec, aurait-il compris, envié au grand dam de l’intello haïtien, cet homme qui dans l’eucharistie chrétienne imposa la peur au Nègre-vaudou. À telle enseigne, l’homélie du révérend doit combattre l’imaginaire qui suivit la célèbre prédication du valeureux éloquent pasteur Néré, sur les ondes de cette station de radio. Curieuse diplomatie haïtienne, Alcibiade est un trivial pour elle, qu’elle en vend. De Port-au-Prince. Lieu panthéon, bassin du prince, là où conjoncture est littérature gardant l’autre référence, on le dit syncrétisme en religion. Quand on dit que l’original fut dès l’Antiquité un personnage littéraire tenace qui inspire l’écrivain contemporain, ce critique littéraire ne consulte ici notre Alcibiade. En outre, nul écrivain haïtien ni historien littéraire même pas le militaire, ne peut écarter son veto sur le fonctionnalisme local dans le récit. Dire, créer le mot peur. Par sa littérature orale. Une négropuissance qui refuse l’exœcriture. En dépit de l’emprunt de parcours. Comme une missa Latinus, tout en perdant son latin.
Si sa littérature orale est incorrigible, si tenace puisque Roi Alcibiade (cérébral ou automatiste), ne publie mais est oris. Parle au point que la tendance du cinéma haïtien naissant, balbutiant, comme puissant médium jamais égalé en ce monde connu, non pas prend cette tendance mais pratique et, croit en cette culture. Ando culture qui écarte toute confrérie préraphaélite comme colonne grecque en richesse esthétique.
[Incorrigible ? – Un refus de perversion mais est-ce là un support à l’ignorance ?].
Ceci n’est donc en critique orientée mais un constat. Bollywood, Nollywood le font. Godard l’a pratiquée, des études l’ont validée. Alcibiade homme de Port-au-Prince n’est donc ce fantaisiste de bas-étage décrit chez l’amour-littéraire de Mona Guérin, de la troupe des Enfants de Lavigna. Même si sa vie d’adulte ne se confond avec la Péloponnèse [conflit majeur qui oppose Athènes à Sparte de 431–404], car sa port-au-princienne s’est faite par les règles de l’art. Motion. Il a été victime malgré dans les règles de l’Art, par cette phrase politique où Alcibiade s’il n’a vu la ruine de l’empire athénien, il aura vu celle de la Maison Duvalier. Alcibiade homme est-il alors pédagogue ou une pédagogie ? Tentons de relativiser, au cours de ces glorieuses, [où Alcibiade combat alternativement dans l’armée athénienne, dans le camp spartiate et chez les satrapes de Perse], notre Alcibiade mène sa lutte esthétique dans la république des arts, contre les Enfants de Lavigna, l’école de Mona Guérin, mais surtout du très pittoresque Me Languichatte Débordus qui n’endossait que son seul personnage. Nicolas Pierre Rollin seul, nu avec Alcibiade, mettait simultanément les chapeaux : pèsolage, gangan, loa, caporal, etc. Un exploit convoité chez la plupart des écrivains haïtiens, des intellectuels, de l’Haïtien tout court. Un art, un artiste.
S’il faut en outre mesurer Alcibiade homme de Port-au-Prince, le minimum réclame un comparatif et l’observatoire répondant à son objectif. NPR se dit essentiellement publiciste. Je rajoute, là où la créativité est à chaque coin de rue, à la merci de la faim qu’il faut vaincre. Le plus grand observatoire publicitaire est ambulant dans cette république de princes, le visiteur le nomme « tap tap de l’espoir ». S’y trouve la scèn’alcibiade, comme les références. Péloponnèse. Pégase. Baron. Legba. Jésus. Dieu qui donne. Influence mondain, etc. Si l’esthétique se satisfait de l’illustration traduite par la peinture populaire aplat sans vocation, il n’en demeure pas moins une encyclopédie ambulante qui fait appel à d’autres interprètes traducteurs sur le long du trajet. Il faut alors, soit y répondre, soit imiter par le théâtre amusant. Il est donc impossible que le biais ne s’y soit installé mais la pédagogie comme la démagogie ont enseigné dans ce bassin de prédicats. Néré d’ailleurs de son homélie dominicale de clerc hebdomadaire, y obéissait-il en quelque sorte avec le décalage équivalent, la réponse s’y trouverait peut-être dans la peur en rétention chez le chrétien, lequel en compétition de chapelle avec l’intelligence catholique est identifié chez le citoyen hautement éduqué, chez J. Campion d’une économie de concordat à Port-au-Prince, au Palais, à l’étranger. Biad l’héroïque a battu le roman pastoral par une satire politique déguisée pour traducteurs érudits. Sans fabuler !
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