LE RISQUE CATALAN TURQUE
DIPLOMATIE INTERNATIONALE ET SOCIÉTE, par Dan Albertini
Entre (). Ivanka Trump vient confirmer Trumping the World après notre article sur le sujet. Un sujet qui a vu naître la désillusion de journalistes taciturnes qui n’ont compris le « deal » de Donald Trump. Une guerre médiatique inutile contre la signature Trump. Fermons les ().
La République de Turquie pays opportuniste en plan de l’Eurasie, la forme longue en türkiye arrive au fait de l’implosion. Au moment d’entamer la rédaction de cet article, (2-7) jours se sont écoulés depuis que nous avions été informés de la proximité de la séparation de la Catalogne de l’Espagne. En ce moment même, Erdogan à Ankara joue sa partition exaltée qui transpire la scission et la fragmentation européenne. Une fission européenne, un fragment asiatique, un drame allemand, une Europe pulvérisée, une exaltation russe.
Le scénario Catalan. Plus que l’imagination, l’hypothèse du malaise résolu est désormais plausible avec le Brexit et, l’Écosse périscopique qui regarde ailleurs pour tenter d’influer. Le temps des royaumes unis semble révolu une fois de plus dans cette Europe aux allures balkano-philes qui semble s’acculer vers une translittération diplomatique nouvelle. Il faut recréer les alphabets de l’Euro. L’Espagne monarchique renforce ce risque avec ses scandales de corruption de la famille royale qui ne présente aucun scrupule. D’où une autre eurofissure. Les Catalans auraient trouvé le modus operandi pour se séparer de l’Espagne et l’on soutient dans certains milieux plutôt prudents, que la Galicie ukaino-polonaise aurait été atteinte de la pensée-Galixit au même titre que la Galice espagnole. Ce qui présuppose un scénario de réalignement différent des méthodes traditionnelles des empires et royaumes du passé ou de monarchies intenables, en égalité de droits fondamentaux. C’est en fait la grande crainte du Turc pro-européenne d’ascendance arabique comme ottomane, qui observe cette tentative de putsch militaire qui va imposer un durcissement insoutenable et provoquer ainsi l’implosion turque tel les scénarios post Saddam, post Kadhafi, en dehors de l’Euro-conscience.
Le « coût du chasseur russe abattu », « sérieuses conséquences » affirma Poutine, n’est pas un sujet à écarter car la Russie s’était due en réponse. La question de l’organisation intérieure d’une opposition armée turque n’est pas négligeable mais l’ampleur dépasse complètement sa capacité que l’on imagine érodée par le fait même d’un pays-divisionniste secoué en Europe catapultée. En outre, l’organisation russe des Balkans enflammés et plus récemment dans le scénario Ukraine et Géorgie face à l’OTAN qui se voit obligée de se réorganiser, démontre la pratique exercée russe, plutôt habituée en guerre froide avec l’Oncle Sam, d’où une Turquie-gibier dans ses tenailles de division-par-diversion du chasseur. Nous avons souvent parlé de l’étalage d’agents-d’information russes à travers le monde, un scénario qui démontre sans peine l’opérabilité d’actions globales d’envergure qui poussent aujourd’hui un Erdogan coincé de partout, vers la crise. Plus d’exit, ni de sortie de crise en dehors du morcellement.
La France. La réponse de la presse nationaliste française à Erdogan qui demandait à Hollande de respecter les droits de l’homme démontre un malaise profond entre ces deux nations européennes asymétriques. Quel serait le rôle de soutien ou d’instigateur d’une France napoléonienne européenne dans un coup d’état turque raté, quand la diplomatie suggère de jouer à l’autruche ? Sinon Moscou de descendre vers la Mer Noir par Donets-Sotchi pour atteindre Samsun, coupant la route aux Américains ? Car, quand l’Empire Soviétique était en déroute, l’Europe et l’Allemagne se sont empressées de récupérer les électrons libres. Force est de reconnaître ce besoin russe de reconquérir les satellites de sa constellation, tel que l’Allemagne a toujours défini son plan caché de Mein Kampf renouvelé, de plus en plus à la mode par une présence militaire subite.
La position américaine serait-elle en partage d’influence avec la Russie telle la nouvelle géopolitique en Ukraine et en Géorgie ? Quand l’Amérique crie à tous : « vous devez payer votre protection » à l’OTAN. Alors, la déclaration américaine de Nice : « la France notre plus ancien allié », est-elle un exercice d’inquiétude de ce scénario de la gourmandise russe face à une Allemagne expansible et récupératrice d’un pouvoir perdu ? L’influence du discours de Trump : « les bénéficiaires devront payer la protection américaine ». Trumping the Mind, Obama répète à l’OTAN que les alliées doivent s’engager militairement un peu plus, le Canada aussi, démontre sensiblement le passage à une autre vitesse ou, à un niveau d’inquiétude dysfonctionnelle significative ? Ainsi, quelle serait la main qui pousse l’Amérique, son empire, vers les erreurs internes tel Snowden ou Manning ? Pauvre Antalya !
L’avalanche diplomatique européenne pour tenter de maitriser le Brexit s’en va-t-il vers la dissolution prochaine du Parlement Européen comme hypothèse plausible mais en accéléré, qui reconnaîtra le plus vite mais en morcellement, le Catalan indépendant ? Et, par extension, dans ce que Romuald Sciora définit : dans « L’ONU dans le Nouveau Désordre Mondial ».
Allemagne. Si le coût européen sera alors refilé à l’Allemagne, est-ce un danger qui risque de provoquer ou de chercher par un esprit de Mein Kampf renouvelé, après soixante-dix ans, quand l’Allemagne militaire offensive s’expose progressivement comme étant incontournable. De Bucarest à Sofia, sous prétexte de protéger l’Europe telle la demande américaine de l’OTAN, verra-t-on Istanbul devenir une nouvelle petite république séparatiste d’Ankara, un nouveau Liban européen ? Si l’Allemagne redessine l’Axe alémanique partant de Prague Vienne Budapest, pour franchir, ou, Téhéran enflammer Gaziantep en longeant Mossoul-Alep dans un rêve néo-perse, puisque nous sommes en pleine guerre de religion malgré les désolations de pape François au stade du dénie, puisque nous sommes en plein relief des guerres empiriques du passé.
Si la Catalogne se saisit rapidement de la conjoncture du Brexit pour opérer plus que son autonomie, mais son indépendance et sa souveraineté, le gardien d’Istanbul en Turquie serait-il de même risque par effet d’entrainement ? D’où le risque catalan turque.