Je Plaide à la manière de Diogène

Le temps des honneurs est revenu. Devenir le premier citoyen d`un pays ne dépend pas uniquement d`une certaine habilité à le devenir coûte que coûte, mais plutôt une combinaison de plusieurs facteurs dont celui de le mériter. Combien misérable peut se sentir celui ou celle qui y arrive autrement. Je comprends qu`il faut se battre contre l`inacceptable, mais d`un autre coté il faut aussi travailler plus durement pour remettre la pendule à l`heure. Donc, Diogène  » Je cherche un homme…  » se promenant avec une lampe à la main en plein jour a éclairé les esprits pour qu`ils cessent de chercher, dans les ténèbres surtout, l`homme qui saurait combler les aspirations universelles, surtout sur le plan moral. Selon moi, c`est de cette honnêteté qu`il parle. Nul n`est parfait. Chacun a sa petite ou grande faiblesse, que si elle était découverte ferait de lui un minable. De son vivant il était le miroir à partir duquel le monde se regardait mais éprouvait de la difficulté à avouer la ressemblance. Mais après sa mort, comme c`est toujours le cas, combien d`hommes sont retournés vers ce miroir éternel laissé par le spectre de Diogène et finissent par avouer que cet insaisissable miroir qui disparaît à volonté était bien eux. Voici le résultat de leur abnégation:

« Même le bronze subit le vieillissement du temps,
Mais ta renommée, Diogène, l’éternité ne la détruira point.
Car toi seul as montré aux mortels la gloire d’une vie indépendante
Et le sentier de l’existence heureuse le plus facile à parcourir. »

Tel fût le plus bel exemple d`amitié et de reconnaissance adressé sur le tombeau de Diogène par ceux et celles qui ont reconnu en lui le degré de son attachement à l`humanité.

A partir de ce savoir, il n`est plus nécessaire de chercher un homme honnête comme l`a déjà fait Diogène. Et pour faire suite à ce principe qui a permis à tout un chacun de s`identifier dans l`imperfection, j`ose croire que la complémentarité à celui-ci serait de se regarder dans ce miroir et dire à l`autre qu`il n`est plus à ignorer, et qu`il sera désormais un allié pour le meilleur et pour le pire.

A l`instar de Diogène que je cesse de citer à l`instant, MOI, je plaide un homme: Celui qui saura regarder dans ce miroir, ne pas fuir mais décide de partager son destin avec les autres; celui qui aura la vertu de connaitre ses limites et ne pas se prendre pour un autre; celui qui ne peut pas s`empiffrer sans donner à ceux qui en n`ont pas; et finalement, celui qui ne parle plus sans mériter d`une appréciation par les faits.

Le désespoir qui s`éternise dans l`âme haïtienne est dû au regard que nous portons sur les autres de toutes les espèces, de toute race et de tout acabit, sans nous donner la peine de regarder, à partir de notre identité fondamentale, l`humain dans toute sa dimension. Dès que nous prenons conscience que nous sommes des humains au contraire de ce que les autres ont habilement placé en nous, le dénie de soi, le sous-homme, c`est déjà un grand pas vers la libération totale face au statu quo. Le reste se fera tout seul.

Je Plaide

07 octobre 2017

Mike Joseph

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