Justice et presse haïtienne croulent sous les bottes de Jovenel

Par Jean Willer Marius

C’est le dimanche 14 janvier 2018 que s’est déroulée la première journée des activités pré-carnavalesques à Port-au-Prince au cours de laquelle, au moins cinq blessés ont été recensés, d’après le décompte de la mairie.

Ce serait un événement ordinaire si le jeudi 18 janvier suivant, l’administration communale de Port-au-Prince n’avait pas fait sortir une note. Cette note explique un fait : « Dj Steezy » a été « sanctionné d’une amende de cinquante mille (50 000) gourdes pour des propos malsains et irrévérencieux », avec menace de « radiation en cas de récidive ».

Tout ceci semble provenir d’une administration conséquente. Sensible à la morale et à l’éducation de jeunes qui brassent sur le béton, au rythme du (Raboday). Mais, il n’en est rien de cela. Car, ce n’est qu’une façade si ce n’est la pérennisation de ce principe qui fait de la loi une toile d’araignée politique.

Dj Steezy à sa décharge aurait pu évoquer la récente prestation de « sweet micky ». Entre parenthèse : même capitale ; avec beaucoup plus de propos obscènes où, la mairie a fait la sourde oreille. La mairie, l’on se comprend, politiquement correct, ne peut pas sévir contre « sweet micky ». Il est le véritable président d’Haïti. Une dynamique de politique de doublure que vit actuellement Haïti, avec Jovenel grand dindon émérite de la farce.

Il y a actuellement un système dictatorial qui prend forme en Haïti. Des prisonniers politiques. Des exilés. Et, une politique de deux poids deux mesures. L’acteur hélas de la vie nationale continue de s’occuper de ses affaires, fait mine d’ignorer ce désastre. Un désastre qui se profile à l’horizon quand en 2022 avec Antonio Solas en sus, Jovenel devra remettre à « sweet micky » ce qui restera d’Haïti déplumée.

Crions, le poing sur la table : où sont les avocats ? Les politiciens ? Les organismes de défenses des droits humains ? La presse en générale ? Comment peuvent-ils continuer à faire leur travail tandis que de tels abus persistent et sont évidents ? Croulent-ils sous les bottes du tyran ou sont-ils en coupe réglée ?

Il y a anguille sous roche.

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